Camille Regneault, figure du breakdance aux Jeux de 2024

Actualité

Mise à jour le 28/03/2022

Portrait de la breakdanseuse qui fait une figure
Figure incontournable de la scène du breakdance français, Camille Regneault vise les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, les premiers de l'histoire à s'ouvrir à cette discipline. Forte de son succès, la sportive se produit également au théâtre avec son spectacle « Dos au mur ».
Élastique ocre dans les cheveux, créoles dorées aux oreilles, baskets poussin aux pieds, il est facile de deviner que le jaune est la couleur préférée de Camille Regneault. Une teinte qui reflète la personnalité enthousiaste et passionnée de la breakdanseuse. À 30 ans passés, celle qui se fait appeler « Kami » a gardé une âme d'enfant, à l’image de son Pikachu - jaune ! -, qu’elle transporte partout : « Une élève de mes cours de danse me l’a offert, et depuis je ne l’ai plus quitté. »
Une sorte de porte-bonheur qui l’accompagne à chaque compétition, de battle en battle, du championnat de France (qu'elle a remporté à trois reprises) au championnat du monde (dont elle est vice-championne)… et qui la suivra jusqu’aux Jeux de 2024.

Danser à tout prix

Portrait de Camille Regneault en extérieur
D’origine picarde, Camille est tombée dans la culture hip-hop quand elle était petite. Pour celle qui a grandi sans YouTube, le déclic s’est fait lors de la découverte d'une émission à la télévision, à 16 ans. Cette fan de rap tombe alors sous le charme du breakdance, cette danse venue tout droit des États-Unis, et qui associe performance et créativité : « Je faisais de la gym en compétition, et j’avais envie d’une discipline qui ne soit pas fermée, mais en constante évolution. »
Camille Regneault devient alors « Kami », son nom de scène, et ne connaissant aucun danseur de break, elle devient d’abord poppeuse, une des variantes les plus connues du hip-hop qui se danse debout. Lorsqu’elle rencontre Bee D, alias Julien Saint Maximin, son partenaire de scène, la danseuse redécouvre le breakdance, qui se passe principalement au sol. Le second déclic se produit alors, et ravive l'envie de pratiquer cette discipline : « J’ai compris que c’est ce que j’avais toujours voulu faire. »
À 26 ans, Camille prend le risque de s’essayer à cette discipline, en s’accordant une année d’entraînement intensif. La compétitrice est prête à tout pour y arriver. Le prix à payer est faible face aux bénéfices qui en découlent : elle remporte dans la foulée les championnats de France, dans la catégorie femme, en 2013. Un titre qu'elle décroche à nouveau en 2015, puis en 2016. Comme une confirmation qu’elle a fait le « bon choix ».
La journée type de Camille n’existe pas : la danseuse partage son temps entre les répétitions et les représentations de son spectacle, et ses entraînements pour les battles, les compétitions de danse. Deux mondes qu’elle ne considère pas séparément : « L’un nourrit l’autre. Le spectacle m’apporte la possibilité de m’exprimer sur un temps plus long. Les battles m’obligent à aller toujours plus loin, à me surpasser… »

Obtenir le statut d'athlète

Portrait de Camille Regneault qui fait une figure, dans une allée du parc.
Si la sportive n'a jamais imaginé faire autre chose que de la danse, ça n’a pas toujours été facile pour elle d'imposer son métier. Dans le monde du spectacle, elle a déjà essuyé des refus : « Lorsque je disais que je faisais du hip-hop, on me répondait “On vous rappellera.” Mais, depuis que le breakdance est inscrit dans les épreuves des Jeux olympiques, la jeune femme peut fièrement se présenter comme une “athlète” à part entière. Un parcours qui se dessine jusqu'en 2024 et au cours duquel elle est soutenue par la Ville.

Certains ont peur que l'arrivée du breakdance aux Jeux dénature la discipline, mais je pense que cela va surtout nous ouvrir des portes.

Camille Regneault, alias « Kami »
breakdanseuse, triple fois championne de france
L'entrée du breaking aux Jeux ne va pas changer radicalement le quotidien de Camille, mais son nouveau statut d'athlète lui permet d'accéder à un meilleur accompagnement, notamment à l'Insep, l'Institut national du sport. Camille va en effet bénéficier d'une nouvelle aide financière et médicale.
Elle espère surtout que cela va changer l’image qu’a le grand public du breakdance : « J’aimerais qu’on se rende compte que cela demande beaucoup de sérieux, de rigueur, de créativité et une grande force mentale. » Les Jeux, elle les attend avec une lueur de défi dans les yeux : c'est une occasion immense pour elle de se mesurer à des sportifs internationaux, dans son propre pays.

« Dos au mur », un spectacle qui colle à la réalité

Camille posant devant le théâtre le Monfort
À côté de sa préparation, Camille monte sur scène au côté de Bee D, avec qui elle a fondé la compagnie Yeah Yellow. Leur dernier spectacle, intitulé « Dos au mur », est présenté au théâtre Le Monfort (15e). Une création qui leur a été inspirée par leurs nombreux voyages, lors de battles ou d’entraînements à l’étranger. « C’est ce qui nous fait progresser, la rencontre avec d’autres danseurs. »
C’est aussi dans ces moments-là qu’ils se retrouvent confrontés à une autre réalité : après une tournée aux États-Unis, ils rejoignent le Mexique, où ils rencontrent des danseurs professionnels qui n’ont pas le droit de passer la frontière pour se produire dans le nord du continent.
Au Moyen-Orient, les deux sportifs se heurtent à une nouvelle barrière, entre la Palestine et Israël. « Ce sont des choses que l’on sait, mais dont on se rend compte lorsqu’elles sont sous nos yeux. » Des images qui les ont marqués, et qu’ils expriment aujourd’hui dans leur spectacle. « Les frontières, les séparations entre les hommes, elles existent d’abord dans nos têtes. » Comme celles qui existent entre l'art et le sport, en quelques sortes.

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