L'association « Vers Paris sans sida »

Service

Mise à jour le 07/02/2023

Paris sans sida
« Vers Paris sans sida » a été créée en septembre 2016 à l’initiative de la Ville de Paris avec un objectif global : en finir avec l'épidémie de VIH à Paris d'ici 2030. Tout ce qu'il faut savoir sur l'association.
Avec une autonomie de gestion, Paris sans sida collecte des fonds publics et privés pour promouvoir la santé sexuelle par l’innovation, la communication et le renforcement de l’offre. Sa singularité est de travailler aussi bien avec les institutions de santé que les acteurs communautaires et militants.
La stratégie de l’association se fonde sur :
  • le renforcement des capacités d’agir (« empowerment ») des acteurs de terrain, des communautés et des individus
  • la concertation : la feuille de route de l’association est issue des groupes de travail associant tous les acteurs locaux. Dans chaque département, un comité stratégique les réunit sous la présidence des élus en charge de la santé et de l’Agence Régionale de Santé
  • l'expérimentation locale, avec la vocation de passer à l'échelle nationale en travaillant avec l’État (Agence Régionale de Santé), l’Assurance maladie, les Coordinations régionales de lutte contre le vih (COREvih)
  • le soutien aux initiatives associatives et à l’innovation.

Comprendre l’épidémie de VIH

Objectif 2030 : juguler l’épidémie

Les modèles mathématiques montrent qu’il suffit d’atteindre les « 3x95 » pour faire baisser radicalement les nouvelles infections vih et juguler l’épidémie :
  • 95% des personnes qui vivent avec le vih connaissent leur diagnostic
  • 95% des personnes diagnostiquées sont sous traitement antirétroviral
  • 95% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable et ne transmettent plus le vih : indétectable = intransmissible.
C’est l’objectif de l’OMS de les atteindre en 2030.
En 2018, les nouveaux diagnostics vih avaient baissé de 22% à Paris par rapport à 2013 mais de façon inégale : 26% parmi les HSH mais pratiquement pas chez les femmes nées en Afrique subsaharienne. Des progrès mais avec de fortes inégalités.

Depuis 2020, la remontée des données vers Santé publique France a été compliquée par la crise du COVID-19 qui a provoqué une lourde charge pour les services hospitaliers et les laboratoires. Il n'existe pas de nouvelles informations épidémiologiques solides sur les nouveaux diagnostics et donc sans mesure précise de l’évolution épidémiologique récente.
L’année 2019 avait été marquée par une forte augmentation des dépistages et de la PrEP, en France et plus particulièrement à Paris. La crise sanitaire a donné un fort coup de frein en 2020 avec une reprise du dépistage qui reste en 2021 un peu en dessous du niveau de 2019 tandis que la PrEP, après avoir marqué le pas en 2021, connaît en 2022, une forte accélération.
Pour les indicateurs de traitement et de charge virale, les paliers de 95 % de personnes vivant avec le VIH et le sida (PVVIH) traitées et 95% de celles-ci avec une charge indétectable ont été atteints.

À Paris comme en Seine-Saint-Denis, la prise en charge donne ainsi des résultats optimaux. Quelques points sont encore à gagner pour améliorer l’efficacité clinique, notamment chez les hommes et les femmes nés en Afrique subsaharienne à Paris et en Seine-Saint-Denis en dessous de 95% de charge virale indétectable. Cet écart pour les migrants est lié à des difficultés de suivi et de prise des traitements dans des populations ayant des conditions de vie difficiles.
Il reste donc un retard sur le premier palier de la cascade de soins : trop de personnes restent trop longtemps (environ 3 ans) sans savoir qu’elles sont infectées par le vih. Le dépistage est encore le maillon faible.
La crise sanitaire a aussi profondément affecté les arrivées d’étrangers en France comme travailleurs, étudiants, réfugiés ou personnes rejoignant leur famille. Les immigrés en France ont été aussi beaucoup plus affectés par le covid-19, plus exposés, plus atteints et avec un très fort impact sur les conditions de vie, la santé et la mortalité.
Les obstacles sans cesse plus élevés à l’arrivée sur le sol français des migrants fuyant les conflits ou des situations économiques difficiles sont connus : le coup d’arrêt à la venue des étudiants étrangers mais aussi les retours dans leur pays de migrants, d’expatriés ou d’étudiants en raison du Covid 19. La situation épidémiologique de cette population reste donc très floue en ce début 2023.

Aujourd'hui en France, le vih touche de façon disproportionnée certaines populations

Apparue au début des années 80, la pandémie liée au vih s’est diffusée de façon hétérogène sur les continents et dans les populations. Les plus précaires, les plus stigmatisés, celles et ceux qui sont privés de droits humains sont aussi celles et ceux que l’infection a le plus atteint.
Aujourd’hui en France, l’infection par le vih touche de façon disproportionnée certaines populations. Dans les dernières années, parmi les nouveaux diagnostics en Ile-de-France, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) représentent 42 % des nouveaux cas annuels et les personnes nées en Afrique subsaharienne 32%.
Les personnes trans et les travailleurs du sexe ne sont pas, ou mal, identifiés dans la statistique épidémiologique mais toutes les enquêtes de terrain et les organisations internationales montrent qu’ils sont surexposés et paient un lourd tribut au vih.
Ces populations sont les « populations-clés » de l'épidémie : c'est avec elles que nous vaincrons l'infection.

La prévention et le dépistage

Les solutions efficaces pour se protéger et arrêter l’épidémie se sont diversifiées.

Faire le test VIH

Le résultat pour un autotest est disponible en 15 minutes, contre un à quelques jours pour un test biologique et 30 minutes pour un test rapide. En cas de résultat positif, l’autotest doit être confirmé par un test conventionnel en laboratoire.

VIH, IST : quand se faire dépister ?

Il est recommandé de réaliser un dépistage :
  • aux personnes sexuellement actives, jamais dépistées
  • avant d'arrêter le préservatif avec un nouveau partenaire
  • dès qu’il y a un doute
  • quand il existe des signes gênants, même légers, dans le confort intime et sexuel
  • après un rapport non protégé (pénétration vaginale ou anale, fellation ou cunnilingus)
  • Lorsque le partenaire est porteur d’une infection sexuellement transmissible (IST).
Il est recommandé de se faire dépister plus régulièrement dans certaines situations :
  • tous les trois mois pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes et plusieurs partenaires dans l’année et pour les travailleuses et travailleurs du sexe
  • tous les ans chez les personnes originaires de pays à forte prévalence de l’infection au VIH, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, ou les usagers de drogues par injection (UDI).
Pour toute question, contactez Sida Info Service au 0800 840 800 (24 h/24, 7 j/7).
Penser à la prophylaxie pré-exposition (PrEP)
La prophylaxie pré- exposition (PrEP) s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH, et consiste à prendre un comprimé par jour de façon continue, ce qui empêche d’être infecté. Pour les hommes, il est possible de prendre la PrEP seulement avant et après un rapport sexuel en suivant précisément le mode d’emploi prescrit.

Ce moyen de prévention est efficace à 100 % s’il est bien pris, s'adresse à toutes et tous, a peu d’effets secondaires. Il peut être utilisé à long terme et la prudence s’impose à l’arrêt de la PrEP et avec la reprise du préservatif.

Où demander la PrEP ?

  1. Chez un médecin généraliste : de nombreuses consultations PrEP sont désormais disponibles en médecine de ville. Il est possible d’obtenir un rendez-vous en moins d’une semaine. Recherchez « PrEP » sur les plateformes de type Doctolib.
  2. Dans un CeGIDD : les centres de dépistage proposent sur rendez-vous des consultations PrEP. Elles sont gratuites et ouvertes aux personnes ne disposant pas de droits ouverts à la sécurité sociale.
  3. Dans un des cinq centres de santé de la Ville de Paris : des consultations pour initier la PrEP sont disponibles dans les centres de santé de la Ville de Paris. Vous pouvez prendre rendez-vous en sélectionnant « PrEP » sur Doctolib.

Les actions financées

L'accompagnement des projets

La stratégie Paris sans sida, par son approche globale des causes de l’épidémie, par son volontarisme et par son pragmatisme, a d’emblée reçu le soutien de plusieurs financeurs.
Elle est soutenue par différentes institutions publiques, l’agence nationale pour la recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), Santé Publique France, l’Institut national d’études démographiques (INED), le département de Seine-Saint-Denis, la Caisse primaire d’Assurance maladie de Seine-Saint-Denis. Elle a par ailleurs reçu des fonds de Gilead Sciences, ViiV Healthcare et bénéficie du partenariat institutionnel de Nephrotek.
L’association « Vers Paris sans sida » soutient à ce jour :
  • une augmentation de l’offre de dépistage, en coordonnant une centrale d’achat de tests rapides (TROD) et autotests à prix négociés qui fournit la plupart des associations réalisant des actions de dépistages à Paris et en Seine-Saint-Denis ainsi que quelques centres de santé sexuelle. Paris sans sida a permis d'accroître de 50 % les volumes subventionnés par la dotation ARS spécifique
  • la capacité de dépistage communautaire des associations intervenant auprès des migrants et des populations afro-caribéennes : campagnes de communication ciblées, financement de l’activité de dépistage d’Afrique Avenir et du programme Afrique Arc-en-Ciel qui organisent l’accompagnement vers l’accès à la santé sexuelle et la santé globale de personnes migrantes afro-caribéennes en situation de précarité et exposées au vih. Notamment à travers le déploiement d’une équipe médiateurs de santé pairs, en partenariat avec ARCAT, le Checkpoint, le Projet Makasi
  • l’accès à la santé sexuelle et globale des travailleurs du sexe, en soutenant les organisations communautaires qui s’assurent que les travailleurs du sexe aient accès à la prévention, au soin et à tout l’accompagnement qui leur est nécessaire.
    En développant des vidéos proposant un contenu adapté multlilingue, à travers l’expérimentation de nouvelles formes d’aller-vers et la mise en place d’un annuaire ressource à destination des travailleurs du sexe en situation de mobilité, en partenariat avec le Projet Jasmine, le Syndicat du travail sexuel en France (STRASS.), Cabiria et la fédération Parapluie Rouge
  • l’accès des personnes trans aux droits et aux services par la sensibilisation à l’accueil des transidentités des personnels des services municipaux et de l’assurance maladie au travers d’un module de formation en ligne (MOOC) créé avec l’association OUtrans
  • le renforcement de l’activité « santé sexuelle » des médecins et des professionnels de santé, avec le dispositif d’envoi de kits « Les bons réflexes » à Paris et en Seine-Saint-Denis, qui proposent des solutions rapides et adaptées à leurs pratiques
  • la mise en place en place de sessions de formation à la prescription PrEP en direction des médecins généralistes (300 médecins formés en janvier 2023) et la création de nouvelles consultations PrEP
  • une communication ciblée via le compte Instagram « DrNaked » vers les jeunes LGBT, notamment HSH et trans, informant des pratiques "safe", dans une perspective inclusive. La participation au mois des fiertés et aux différentes marches en célébrant les communautés tout en diffusant les messages de prévention
  • la mise en lumière des effets du TasP grâce à plusieurs campagnes de communication qui visent à changer le regard sur les personnes vivant avec le vih
  • la réponse aux épidémies émergentes comme MPOX (la variole du singe) aux côtés des communautés mobilisées
  • le développement d’un programme commun visant à renforcer l’offre et faire reconnaître les besoins spécifiques en santé mentale des personnes LGBTQ+
  • la transformation des pratiques des acteurs du premier accueil à travers la formation des équipes bénévoles et salariés et le développement des action d’allers-vers, en lien avec la Fédération des acteurs de la solidarité.
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