Avec RueWATT, les arts du cirque et de la rue prennent la lumière

Actualité

Mise à jour le 13/04/2023

Inauguration RueWatt cirque
Jonglage, danse verticale et suspension, acrobaties et autres arts du cirque et de la rue ont maintenant leur espace à Paris. RueWATT (13e), inaugurée le 13 avril, se veut à la fois un lieu de création et de travail pour les professionnels et un lieu de transmission pour les amateurs.
Ouvrir un lieu unique, hybride, presque magique… qui pourrait recevoir à la fois les artistes et le grand public, c’était le rêve de la Coopérative de Rue et de Cirque, qui soutient et programme depuis 2005 des équipes et des projets artistiques. Ce lieu existe désormais : c’est RueWATT (13e).
« On a investi l’une des dernières friches du 13e arrondissement, rue Watt, à proximité de la station de métro Bibliothèque François-Mitterrand. C’est un espace de 500 m2 entièrement imaginé et aménagé pour offrir aux artistes du secteur du cirque, des arts de la rue et de l’espace public un lieu de travail, de recherche et d’entrainement », explique Rémy Bovis, co-directeur et fondateur de la coopérative de Rue et de Cirque, mieux connue sous le nom de 2r2c.
« Dans ce quartier en pleine transformation se croisent tous les jours 35 000 étudiants, 35 000 habitants et 35 000 personnes qui viennent travailler, précise-t-il. À nous de capter ces populations via nos différentes propositions artistiques, qui peuvent aller du comédien susurrant des poèmes à l’oreille d’un passant à une déambulation monstrueuse, de l’intime comme du grand. Et puis c’est aussi un quartier de bâtiments modernes : on va pouvoir organiser des spectacles et interpeller le public aux pieds des immeubles. »
En effet, si RueWATT est une structure de métal et de béton, tout ce que cette « fabrique » propose ne va pas se dérouler entre ses murs. « Autant on a envie que le public passe la porte du lieu, autant l’art de la rue consiste avant tout à aller vers les passants, dans l’espace public, pour les transformer en spectateurs », précise Marie Chapoullié, co-directrice de 2r2c.

Un projet « dedans dehors »

Les arts de la rue, rappelle Rémy Bovis, se sont développés dans les années 1970 pour s’émanciper du théâtre en salle qui pouvait intimider le public populaire. « En retrouvant le côté saltimbanque, on revient en quelque sorte au théâtre de tréteaux. Mais attention, on est structuré, avec des spectacles travaillés, aboutis, de véritables auteurs de rue, souvent formés et diplômés des arts du cirque et qui ne débarquent pas dans l’espace public sans préparation. Ils savent qu’ils vont en quelque sorte chez les gens, avec certains habitants qui n’aiment ni le bruit ni l’agitation, et d’autres qui sont en demande d’activités et d’effervescence ».
"Mobile" de Jörg Müller devant RueWatt
Préparer un spectacle de rue, être un passeur entre les artistes et le public, c’est donc beaucoup de travail de l’ombre, de médiation, de demandes d’autorisation, et c’est l’une des tâches à laquelle l’équipe de 2r2c (dix personnes en équivalent temps plein) s’affaire dans les bureaux de RueWATT, en plus du travail de conception de projets, de programmation, du repérage des créations à venir…
Outil de démocratisation culturelle, la programmation de RueWATT sera entièrement gratuite et quasi continue pendant l’année dans les rues et les parcs des 12e et 13e arrondissements.

Un lieu de rencontres et de mixité

Mais RueWATT, c’est surtout deux grandes salles de création d’une hauteur de huit mètres sous plafond, où des équipes peuvent travailler au quotidien. « Maintenant que l’on a un port d’attache pour accueillir les artistes, notre projet prend une nouvelle dimension. C’est hyper motivant pour tout le monde : les compagnies – qu’elles soient sociétaires de 2r2c ou simplement en résidence - peuvent répéter, se croiser, échanger, inventer… Et même un acrobate qui fait un spectacle de rue en solo pourra venir ici pour s’échauffer, se changer, se préparer… liste Marie Chapoullié. Et surtout, ce travail va être mieux compris de l’extérieur, car c’est compliqué d’appréhender un projet qui n’a pas de “maison”. Cette nouvelle dimension très forte et structurante, qui nous ancrent sur un territoire, va nous permettre de devenir une grande zone d’expérimentation ».
En entrant dans RueWATT, vous pourrez donc à la fois croiser des équipes au travail et des amateurs - scolaires, résidents de structures sociales, groupes constitués, habitants du quartier de 7 à 77 ans - venant découvrir les différentes disciplines des arts du cirque et de la rue. C’est l’aspect transmission, également très important pour La coopérative de Rue et de Cirque. Une des deux salles peut aussi accueillir des évènements ponctuels, des colloques, des assemblées générales en lien avec les arts du cirque et de la rue.
Avec RueWATT, la Ville dispose désormais d’un second lieu de fabrique, vingt ans après l‘ouverture de l’Espace Périphérique (19e), renforçant ainsi l’arc sud circassien qui s’articule autour du Théâtre Monfort (15e), du Théâtre de la Cité Internationale (14e), de la Pelouse de Reuilly (12e) et de la Ferme Montsouris (14e) dont l’ouverture est prévue en 2024.
Portes ouvertes samedi 15 avril !
Dans la matinée, les Parisiens pourront participer – gratuitement et dans la limite des places disponibles – à des ateliers de danse verticale, de hula hop, de jongle et à un flash mob. Les locaux de la fabrique seront ouverts au public. Dans l’après-midi des performances chorégraphiques et un goûter géant et festif sont organisés. Toutes les infos ici.

Une maison ouverte, un projet architectural exigeant

Rémy Bovis l’admet, le cahier des charges du projet architectural de RueWATT était « exigeant ». Pour transformer ces 500 m2 situés sous une dalle de l’avenue de France (13e), « il fallait des architectes à notre écoute, précise le co-directeur de 2r2c. On a eu la chance que la Ville nous associe au choix du cabinet afin de mettre au point un outil adapté à nos pratiques. On a été concerté à toutes les phases du projet ».
L’objectif était de bénéficier à la fois de bureaux et de deux salles de 150 m2, isolées phoniquement l’une de l’autre, d’une hauteur minimale de 8 mètres afin de pratiquer des disciplines aériennes. Le cabinet lillois Citymix, qui avait déjà travaillé sur la création d’espaces de créations artistiques, a répondu à toutes les attentes. « L’une des contraintes que l’on a rencontrées est que le bâtiment n’est ouvert que sur une façade avec une seule source d’éclairage naturel. On a donc créé des volumes avec une ossature métallique aérée et travaillé avec de la toile pour l’aménagement intérieur qui agit comme diffuseur de lumière », explique Ingrid Petit, architecte au sein de Citymix.
Dans le cadre du Livre blanc de l’Économie circulaire, la Ville a demandé que le bâtiment de RueWATT comprenne des matériaux biosourcés et des équipements issus du réemploi. Ainsi, les toiles tendues sont en coton recyclé. Quant aux portes en inox, aux éléments du foyer et du bar, aux luminaires et aux rangements, ils viennent tous du chantier de rénovation du Théâtre de la Ville. La Semapa, aménageur du lieu, a également fourni le système d’escaliers, les sanitaires ou encore les radiateurs issus d’un autre de ses chantiers parisiens.
Jeudi 13 avril après l’inauguration par le maire du 13e arrondissement de cette « ruche joyeuse et créative »,
RueWATT a proposé plusieurs spectacles gratuits : la Lévitation réelle de la Compagnie L’Immédiat, Mobile de Jörg Müller et Drache nationale de la Compagnie Scratch, en partenariat avec le festival Rencontres des jonglages. Autant de propositions qui représentent la richesse de la programmation à venir.
Vous souhaitez être tenu au courant de l'actualité de la Ville de Paris ?
Default Confirmation Text
Settings Text Html