Le tour de l'économie sociale et solidaire à Paris

Focus

Mise à jour le 05/04/2023

L’économie sociale et solidaire vous donne rendez-vous
Reconnue par la loi du 31 juillet 2014, l’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe l'ensemble des structures qui cherchent à concilier utilité sociale, solidarités, performance économique et gouvernance démocratique. La Ville de Paris apporte un soutien constant à cette économie. Tour d'horizon.

Les chiffres de l'économie sociale et solidaire

• 12 900 établissements employeurs de l’ESS sont implantés dans la capitale, soit 50% des établissements de l’ESS sur le territoire francilien.
• 147 600 salarié·e·s travaillent dans l’ESS à Paris, soit 38% des salarié·e·s de l’ESS en Île-de-France.
• L’ESS représente 7,3% des salarié·e·s en Île-de-France.
Cette économie est davantage représentée à Paris du fait qu’elle se déploie dans des champs d’activités et des métiers plus diversifiés :
• 24% Action sociale
• 16% Enseignement
• 14% Activités financières et assurance
• 9% Santé
• 3% Arts et spectacles
Données 2016 de la Chambre régionale de l’ESS (CRESS) Île-de-France, d’après l'Insee-Clap 2014.
La Ville de Paris mène des actions emblématiques dans ce secteur.
Pousses, la plateforme de soutien aux entrepreneurs solidaires

C'est nouveau et c'est utile !
Pousses a été créée et est gérée par Paris Initiative Entreprise (PIE), association d’intérêt général à but non lucratif. Pousses bénéficie du soutien de la Ville de Paris.
Pousses oriente et facilite l’accès des porteurs de projets à l’écosystème de l'accompagnement parisien en intégrant un moteur de mise en relation intelligent basé sur les besoins des personnes, les pratiques des structures et le retour d'expériences.

En naviguant sur Pousses.paris, vous pourrez…
Être accompagné : proposition de solutions d’accompagnement sur-mesure (algorithme de mise en relation des besoins exprimés avec l’offre des structures [le FLUO, le formulaire en ligne]).Développer votre impact : sensibilisation à huit dimensions de l’impact (en référence aux objectifs de développement durable de l’ONU) et aux bonnes pratiques de l’ESS.Rejoindre une communauté : retours d’expériences sur les parcours pour faciliter l’entraide entre entrepreneurs, événements, bons plans et le moteur de recherche de tous les acteurs recensés sur Pousses (entreprises, structures et partenaires publics et privés).En trouvant l'accompagnement le plus adapté à votre situation, vous optimisez ainsi les chances de succès pour faire aboutir votre projet.
La plateforme est conçue pour des entrepreneurs de tous horizons : entreprises sociales et solidaires, jeunes pousses innovantes, artisans, commerçants, indépendants…

Action 1 : Création d'un lieu ressources pour l'ESS : Les Canaux

Impulsé par la Ville de Paris, « Les Canaux » est un lieu spécifiquement dédié aux économies solidaires et innovantes. Situé sur les bords du canal de l’Ourcq à Stalingrad (19e), ce lieu d’échange, de mutualisation et de partage d’expérience est là pour fédérer une communauté francilienne qui œuvre pour l’avenir et l’attractivité de la capitale.
Le lieu a été inauguré le 9 novembre 2017 par Anne Hidalgo en présence de Muhammad Yunus.

Action 2 : Le soutien au développement d’activités à impact

La Ville de Paris soutient le développement de la création d’activités à impact. Il s’agit des activités économiques qui comportent au moins l’une des dimensions suivantes : bénéficier à des publics socialement fragiles, concerner les quartiers prioritaires, démontrer un fort impact social et/ou environnemental. Ce soutien se traduit par le financement de nombreuses structures d’accompagnement et de financement dédiées à ce type de projets. La Ville de Paris consacre chaque année plus de 2 millions d'euros au développement de la création d’activités à impact : environ 2.100 personnes sont accompagnées, dont un tiers de bénéficiaires du RSA, et près de 800 entreprises sont créées.

Start'in ESS : un dispositif d’accompagnement spécialement dédié aux étudiants

Start'in ESS s'adresse à tous les projets d'étudiants ou de jeunes diplômés développant un projet dans l'économie sociale et solidaire. Les lauréats bénéficient d'un accompagnement par des professionnels lors d'un week-end intensif de formation, puis lors de deux ateliers par mois entre mars et juin. Ils reçoivent également des bourses financières et une place en espace de coworking.
Trois éditions ont déjà eu lieu depuis le lancement en 2017, qui ont permis d’accompagner 42 porteurs de projets .

Action 3 : Une politique active pour l'emploi et l'insertion

L’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée à Paris

Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) est une expérimentation initiée par ATD Quart Monde, en partenariat avec le Secours Catholique, Emmaüs France, le Pacte Civique et la Fédération des Acteurs de la Solidarité.
L’objectif est de démontrer, dans des quartiers déterminés, qu’il est possible d’en finir avec le chômage long et involontaire en se fondant sur le principe que la solution réside localement : les compétences et envies de chacun sont autant de ressources pour développer ces quartiers.
La Ville de Paris fait partie des dix collectivités habilitées pour conduire l’expérimentation. Elle la déploie depuis 2017 dans deux quartiers prioritaires de la politique de la ville situés dans le 13e arrondissement (Bédier-Boutroux et Oudiné-Chevaleret) en s’appuyant sur un mode de fonctionnement partenarial inédit : le Comité Local pour l’Emploi (CLE) présidé par le Maire du 13e arrondissement, et sur un acteur économique d’un nouveau genre : une Entreprise à But d’Emploi (EBE), l’association 13 Avenir. Cette structure a pour mission de valoriser les compétences des chercheurs d’emploi de longue durée qui ont souhaité s’impliquer dans la démarche, dans le cadre d’emplois complémentaires au tissu économique existant, en CDI, à temps choisi et rémunérés sur la base du SMIC horaire. Un fonds d’expérimentation, créé à l’échelle nationale et géré par l’association Expérimentation Territoriale Contre le Chômage de Longue Durée (ETCLD) ; il organise la réorientation vers l’EBE des coûts de la privation d’emploi que l’État et la Ville de Paris ont estimé avoir évités par la remise à l’emploi des personnes. En effet, la Contribution au Développement de l’Emploi (CDE) est versée par la Ville à hauteur de 15% de la part de l’État – au titre du co-financement de la production d’emploi supplémentaires en EBE.
Depuis ses débuts, l’expérimentation a permis à plus de 90 personnes de s’inscrire dans une dynamique d’emploi ou de formation. Aujourd’hui, 62 personnes issues de ces quartiers sont en poste au sein de l’EBE 13 Avenir. Elle a aussi permis le développement de nombreuses activités créatrices de valeurs et de cohésion sociale sur le territoire, comme des conciergeries d’entreprises et séniors, de la fabrication de meubles et petits ouvrages textile en réemploi, etc.
L’expérience du 13e arrondissement a confirmé la pertinence de cette démarche de coopération dans les quartiers prioritaires et a conduit la Ville de Paris à entreprendre une extension de la démarche expérimentale dans d’autres arrondissements parisiens les plus touchés par la privation d’emploi, les 18e, 19e et 20e arrondissements.
Chacun de ces arrondissements s’est pleinement saisi de cette démarche. Ils ont délimité, en concertation avec leurs partenaires, les territoires ciblés et ont impulsé une stratégie concertée pour y établir le droit à l’emploi. Ainsi, les CLE pilotés par les mairies d’arrondissement s’engagent, pendant la durée de l’expérimentation, à proposer des solutions d’emploi durable et de qualité à tous les volontaires qui se sont engagés sur leur territoire: l’objectif est que pour moitié, ces solutions soient des emplois supplémentaires créés dans les EBE et pour l’autre moitié, ces remises à l’emploi ou en formation se fassent sur le marché classique ou de l’insertion, grâce à la dynamique partenariale établie localement et à l’échelle parisienne.
Parallèlement, une loi de décembre 2020 a entériné la prolongation de l’expérimentation sur les 10 premiers territoires et son extension à 50 nouveaux. Dans le sud-est du 13e arrondissement, la seconde phase expérimentale, d’une période de 5 ans, a débuté à l’été 2021.
C’est dans ce contexte que le quartier Rosa-Parks –Paris 19e a été habilité par le Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, en février 2022. Ce résultat est le fruit de la collaboration menée par la mairie du 19e arrondissement et la Ville de Paris avec les acteurs institutionnels (Pôle emploi, Mission Locale de Paris, DRIEETS, etc.), économiques (Altarea Cogedim, RIVP, etc.) et associatifs (dont le Centre social et culturel Rosa-Parks). Ils ont préparé cette candidature en effectuant un travail d’identification des besoins et ressources du territoire, aux côtés des personnes privées durablement d’emploi et souhaitant s’inscrire dans la démarche. La nouvelle EBE, Emile et Rosa, et celles qui suivront dans les prochaines années ont prévu d’employer 200 habitants du quartier sur 5 ans, autour d’activités répondant aux besoins exprimés (conciergerie d’entreprises et de quartier, atelier de réparation de vélo, couture, café solidaire etc.), en complément des 200 emplois proposés par les entreprises et partenaires locaux.
Depuis juillet 2022, c’est le quartier de Chapelle-Nord qui est habilité à mettre en œuvre la démarche TZCLD dans le 18e arrondissement et où 300 personnes privées d’emploi ont été identifiées. Grâce à la mobilisation conjointe des partenaires de l’emploi, des associations locales, de la Mairie du 18e arrondissement, des entreprises et des habitants du territoire, sa première EBE, Activ’18, a ouvert ses portes en décembre 2022 avec 11 salariés issus des quartiers Charles-Hermite et Valentin-Abeille. Son premier local où elle a établi sa ressourcerie solidaire se situe au 10 rue Tristan Tzara, inauguré le 16 février 2023. D’autres services telles qu’une conciergerie destinée aux séniors et une cantine solidaire sont prévues pour 2023.
En septembre 2022, c’est le 20e arrondissement qui a déposé sa candidature pour soutenir le déploiement du droit à l’emploi au sein du micro-quartier Fougères-Le Vau, situé dans le quartier prioritaire des « Portes du 20e ». Les enjeux d’emploi y sont importants : il a été estimé que dans le cadre de la démarche, 400 personnes se porteraient volontaires sur les 750 éligibles (au chômage depuis plus d’un an et résidant à Fougères-Le Vau). La moitié d’entre elles devrait co-construire leur emploi en EBE.
Une EBE a déjà été créée, en attendant l’habilitation du territoire : la Compagnie du 20e. A l’instar des EBE des 18e et 19e arrondissements, La Compagnie du 20e compte lancer de nouvelles activités utiles et supplémentaires pour le quartier. Celles-ci sont axées autour de trois pôles : la cohésion sociale (accompagnement des séniors, espace familles, tiers-lieu interculturel), la transition écologique (quartier agricole, réemploi) et le développement économique local (projet tourisme local). L’habilitation du territoire et l’embauche des premiers salariés dans l’EBE sont attendues au cours du premier semestre 2023.

Les structures d’insertion par l’activité économique

L'insertion par l'activité économique (IAE) permet à des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières de bénéficier de contrats de travail afin de faciliter leur insertion sociale et professionnelle. Les structures pouvant embaucher ces personnes sont les entreprises d'insertion, les associations intermédiaires, les entreprises de travail temporaire d'insertion, les régies de quartier et les ateliers et chantiers d'insertion. Toutes ces structures produisent des biens ou des services dans des secteurs très variés, ou bien proposent la mise à disposition de leurs salarié·e·s.
La Ville de Paris soutient financièrement 86 structures de l'IAE (SIAE) en 2017 (sur les 92 du territoire parisien), pour un montant total de 4,9 millions d'euros. Elles emploient 6 700 personnes dont 2 000 bénéficiaires du RSA, parmi lesquels 27% ont bénéficié d’une sortie positive en 2017 (signature d’un nouveau contrat de travail ou entrée en formation qualifiante).

Action 4 : Promotion de l'ESS

Les Trophées de l’économie sociale et solidaire

Pour valoriser l’innovation sociale sur le territoire parisien et soutenir leur émergence, la Ville de Paris lance chaque année depuis 2009 un appel à projets destiné à distinguer des projets relevant de l’économie sociale et solidaire, ayant un impact économique, social, environnemental, et proposant un service nouveau ou original. Cette aide, qui intervient le plus souvent à un stade précoce de développement des structures, permet de les accompagner à un moment stratégique de leur croissance.

Un marché de Noël éthique et solidaire

La première édition a eu lieu en 2017, organisé par Auxilia, DreamAct et YesWeGreen, hébergée aux Canaux : 30 exposants ont participé et 3 000 visiteurs ont été accueillis. Ce marché a lieu à nouveau en décembre 2018 avec le même succès.

Le parc Rives de Seine, vitrine de l’ESS et de la consommation responsable

Sur la rive droite, sont proposés aux promeneurs et aux touristes des lieux d’alimentation durable (cafés et restaurants locavores, bio ou en circuit court), des boutiques de produits équitables, des espaces dévolus au réemploi et à la réparation, des incitations à la mobilité douce (ateliers de réparation de vélos), ainsi que des activités portées par des acteurs et actrices de l’insertion par l’activité économique (cafés en insertion).