Les plus beaux vitraux des églises parisiennes

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Mise à jour le 04/10/2021

Les plus beaux vitraux des églises parisiennes
On poursuit notre quête d'art et de culture pendant la fermeture des musées, avec le troisième volet de notre série sur les trésors des églises parisiennes. Après les plus beaux tableaux, les sculptures, place aux vitraux !
Nous vous proposons ici un parcours faisant étape dans huit églises parisiennes. Libre à vous, bien évidemment, de personnaliser votre itinéraire au fil des œuvres décrites plus bas, dont on peut éprouver toute la puissance même en étant athée intégriste. Si l'on ne peut totalement le dissocier du religieux, le vertige sera avant tout artistique…

Prises de vues : COARC / Ville de Paris / Claire Pignol, Jean-Marc Moser, Emmanuel Michot.

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Église Saint-Séverin, 5e

Verrière provenant de Saint-Germain-des-Prés, fin du XIVe siècle

Les vitraux des XIVe et XVe siècles de l’église Saint-Séverin figurent parmi les plus anciens de Paris. Des verrières situées dans les premières travées proches de l’orgue sont reconnaissables à leurs grandes figures de saints et à leurs deux lancettes. Les autres fenêtres hautes de la nef, à trois lancettes, ont été réalisées après l’incendie de 1450. Par ailleurs, les baies hautes du chœur sont les seuls exemples subsistants à Paris de l’art du vitrail parisien entre 1450 et 1475.
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Jean Bazaine, Les sept sacrements, 1964-1969

En 1964, le curé de Saint-Séverin contacte Jean Bazaine, figure de proue de l’abstraction lyrique, pour la création de vitraux. Le projet est osé car c’est l’une des premières occurrences d’intégration de verrières contemporaines abstraites dans un édifice classé monument historique. Bazaine dessine ainsi huit vitraux ayant pour thème les sept sacrements. Les vitraux ont entre eux des "correspondances colorées" comme le précise l’artiste : le choix des couleurs dominantes, bleue ou orange, est lié au sacrement représenté mais également à l’orientation de l’église, et à l’étude de la lumière dans l’édifice. Chaque verrière présente des modulations éclatantes et raffinées qui traduisent un sens du sacré présent dans toute l’œuvre de Bazaine.
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Église Saint-Gervais-Saint-Protais, Paris Centre

L’église Saint-Gervais-Saint-Protais possède l’un des plus vastes ensembles de vitraux anciens de Paris. Sa particularité est de mêler verrières patrimoniales et vitraux contemporains, créés pour remplacer les verres blancs issus des campagnes d’éclaircissement menées au XVIIIe siècle.

Verrière des Vies de sainte Isabelle et de saint Louis, entre 1510 et 1517

Cette verrière comporte, en partie basse, des vitraux abstraits créés en 1976 par Anne Le Chevallier, et de splendides peintures sur verre du début du XVIe siècle en partie haute. Elles représentent les vies de sainte Isabelle et de son frère saint Louis. Née en 1223, Isabelle avait fondé le monastère des Clarisses de Longchamp près de Paris, où elle mourut en 1270. Suite à son enterrement, représenté dans le premier fuseau, sa chemise devint une relique et suscita de nombreux "miracles" posthumes.
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La Sagesse de Salomon, 1531, Noël Bellemare (peintre) et Jean Chastellain (peintre-verrier)

Dans le panneau central, la composition en frise nous entraîne dans l’histoire du jugement de Salomon. Roi d’Israël, il doit départager deux femmes qui revendiquent la maternité d’un nouveau-né, suite à la mort d’un autre qui gît sur le sol. Salomon ordonne à son bourreau de couper le nourrisson en deux, pour pouvoir en donner la moitié à chacune. L’une des deux se précipite, prête à renoncer à l’enfant pour qu’il soit épargné : c’est à ce mouvement du cœur que le roi peut reconnaître la véritable mère de l’enfant. L’espace unifié de la scène est d’une grande modernité pour l’époque. La vivacité des couleurs, la sophistication des costumes et les postures très recherchées des personnages rattachent ce vitrail au courant du maniérisme anversois.
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Église Saint-Étienne-du-Mont, 5e

Vitraux de la galerie des charniers, début du XVIIe siècle

Entre 1612 et 1622, 24 vitraux furent installés dans la galerie des charniers de l’église, mais la moitié à peine en subsiste aujourd’hui. Ils sont exceptionnels à plus d’un titre. Leur technique, l’émail peint, est à la fois rare et précieuse ; elle permet une grande subtilité dans les nuances de couleur. La complexité et la cohérence du programme iconographique, destiné à promouvoir les dogmes catholiques pour lutter contre la Réforme protestante, sont également remarquables. Enfin, il faut souligner la profusion et le raffinement des détails, qui viennent enrichir chacune des scènes représentées. Cette baie met en regard le Christ dirigeant le Vaisseau de l’Église au cœur de la tempête du monde, symbole du Nouveau Testament, avec l’Arche de Noé, épisode de l’Ancien Testament, dans la lunette supérieure.
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Église Sainte-Marguerite, 11e

L’Annonciation, Henri Carot (1850-1919)

Grand admirateur du Moyen Âge et de la Renaissance, Henri Carot participa à la restauration de nombreux vitraux anciens, tout en s’inspirant d’œuvres signées par des artistes comme Henri Lerolle, Albert Besnard ou encore Maurice Denis. Dans ce panneau aux couleurs chatoyantes, le peintre verrier reprend la disposition traditionnelle du thème de l’Annonciation. Sous la colombe de l’Esprit Saint, Gabriel et Marie prennent place dans un espace architecturé, entouré par une élégante bordure décorative. Face à l’ange qui la salue et prononce le traditionnel "Ave Maria Gratia Plena", Marie s’incline respectueusement, exprimant par son attitude les propos rapportés par l’évangéliste Luc : "Je suis la servante du seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole".
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Église Saint-Eustache, Paris Centre

L’Éducation de saint Louis, présenté à l’Exposition universelle de 1889. Charles Champigneulle (1853-1905)

Ce grand vitrail narratif est l’œuvre majeure de la chapelle Saint-Louis. Se présentant comme un tableau d’histoire, la scène occupe la totalité de la baie. Au premier plan, la scène de l’éducation du jeune Louis, devenu roi à l’âge de douze ans, au décès de Louis VIII. Son instruction est assurée par un franciscain et un dominicain, reconnaissables à leur tenues, de bure marron pour le premier, noire et blanche pour le second. La scène se passe sous l’œil vigilant de l’autoritaire Blanche de Castille, qui assura la régence jusqu’à la majorité de son fils. Dans la partie supérieure, trois anges apportent au jeune roi les insignes de la royauté. Les arcades structurant la scène ouvrent sur un vaste paysage qui accentue l’impression de profondeur et d’espace.
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Église Saint-Philippe-du-Roule, 8e

Émile Hirsch (1832-1904), Verrière zénithale de la chapelle de la Vierge, 1883

Le peintre-verrier Emile Hirsch est l’un des principaux artisans du renouveau du vitrail à Paris au XIXe siècle. En 1883, la paroisse Saint-Philippe-du-Roule le sollicite pour la création d'une grande verrière zénithale, destinée à éclairer la chapelle de la Vierge. Il réalise cette immense baie circulaire sur le thème des litanies de la Vierge. Au centre figurent les initiales de "Sancta Maria", entourées d’un décor éclectique de verres étoilés, fleuris ou ornés d’arabesques. Le vitrail témoigne de son sens de la composition, mais aussi de l’étendue de son savoir-faire technique: Hirsch choisit les différents types de verre selon leur qualité de transparence ou de translucidité, afin d’obtenir la vibration de lumière et de couleur désirée.

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Église Saint-Christophe de Javel, 15e

Vitraux d’Henri-Marcel Magne (1877-1944) et Jacques Gruber (1870-1936).

L’église est unique à la fois par son procédé de construction, premier exemple de blocs de ciment armé préfabriqués puis assemblés, mais également par son décor, tant extérieur qu’intérieur. Magne et Gruber ont su l’un comme l’autre magnifier ce bâtiment: dans la nef, chaque travée reçoit une verrière qui épouse l’architecture et modernise le motif de la rosace. Magne a choisi de privilégier les couleurs chaudes pour réchauffer les murs de ciment et introduire un maximum de lumière. A la porte du presbytère, Gruber adapte son style et réalise une œuvre résolument moderne dans laquelle la peinture est remplacée par le plomb, qui lui sert de pinceau. Cette "mise en plomb intégrale", Jacques Gruber en revendique la paternité, tout comme pour sa technique de "vitrail mosaïque à plans ouvrés", les verres colorés se superposant et créant ainsi un effet de relief accrochant la lumière différemment.
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Église Saint-Pierre de Chaillot, 16e

Verrières des frères Mauméjean (1932-1938)

Symbole du renouveau que connurent les arts sacrés pendant l’entre-deux-guerres, les vitraux de l’église Saint-Pierre de Chaillot forment un ensemble d’une grande homogénéité, dont les panneaux aux couleurs éclatantes se déploient dans toutes les parties de l’église. Dans le chœur, les quatre lancettes, hautes de six mètres, s’imposent par la richesse de leurs coloris. Dépourvues, à l’instar des autres fenêtres, de toute représentation anthropomorphique, celles-ci sont constituées de neuf médaillons au dessin inspiré par la verroterie cloisonnée du Haut Moyen Age. De bas en haut, ces derniers présentent, en alternance avec des motifs abstraits, les symboles des quatre évangélistes : le lion de saint Marc, le bœuf de saint Luc, l’ange de saint Mathieu et l’aigle de saint Jean.
Les plus beaux vitraux des églises parisiennes

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