Dararith Pach, l'artiste qui relooke les terrains de basket

Ils sont nés en quelques jours : trois terrains de basket 3x3, nouvelle discipline olympique depuis les Jeux de Tokyo, ont fait leur apparition en septembre dernier au centre sportif Ladoumègue (19^e). Ils font partie des 15 terrains créés ou rénovés par la Ville de Paris et la Fédération française de basket-ball avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Et pour chacun des « playgrounds » (terrains de basket en extérieur), des artistes et créateurs ont été invités à les embellir.

Les lignes bleues et rouges de Ladoumègue sont l’œuvre de Dararith Pach. À 33 ans, le designer a mis son imagination au service de ces nouveaux lieux de pratique. Explications d'un passionné de sport.

Je participe depuis 2013 aux événements des « All Parisian games », qui organisent des rencontres de basket entre des Parisiens de la rive droite et des Parisiens de la rive gauche. Au départ, c’étaient de simples matchs de quartier. Puis ils ont réussi à faire venir des stars de la NBA, comme Kobe Bryant, Lebron James ou Jayson Tatum ! C’est grâce à eux que j’ai entendu parler du projet de la Ville de Paris et de la Fédération française de basket de rénover des terrains de 3x3 avant les Jeux de 2024.

Je me suis inspiré des « colors blocks » (les blocs de couleur) de l’artiste Piet Mondrian, tout en y apportant les couleurs de Paris (le bleu et le rouge). Au lieu de superposer les couleurs, j’ai essayé de les entremêler. À Ladoumègue, il y a trois terrains : deux terrains dits olympiques et un terrain d’échauffement. C’est sur celui-ci que je me suis permis plus de fantaisie, avec des contours moins rectilignes : c’est une invitation à bousculer les codes. Ce sont des valeurs qui sont communes à tous les sports : être créatif, tout en ayant de la rigueur.

J’ai eu très peu de contraintes techniques et artistiques pour ce projet. J’ai utilisé de la peinture adaptée au sol, qui doit notamment résister aux intempéries. Mais tout ce qui est extérieur est forcément éphémère. On a prévu de faire des retouches de peinture avant les Jeux olympiques et paralympiques !

J’ai beaucoup travaillé pour des équipementiers sportifs et également pour la chaîne Eurosport pour les Jeux de Tokyo et de Pékin. Je suis convaincu qu’il y a un lien très fort entre la mode, le design et le sport. Le sport permet aussi de promouvoir des valeurs positives telles que le travail, la créativité, l’échange et la persévérance.

Mais, au-delà d’une œuvre éphémère, j’ai d’abord créé des terrains de basket. J’espère que cela permettra d’attirer de nouveaux pratiquants. Et de décomplexer les joueurs les plus timides !